Direction Artistique - Curatrice - Architecte 

TROP CLASSE ! 
A l’ère du SchŏlA*IRE


2020 - Maif Social Club, Paris


© Edouard Richard / MAIF

TROP CLASSE ! TA PLACE !

A l’ère du SchŏlA*IRE



Tristes Topiques.

A l’échelle mondiale, 263 millions de jeunes (enfants et adolescents en situation de grave précarité ou marginalisés) se voient refuser d’aller à l’école.! Pourtant le droit à l’école est un droit fondamental. Le genre, le lieu de résidence, les conflits, le handicap et le statut socio-économique de la famille sont des facteurs de cette situation alarmante, qui ne semble pas s’améliorer avec le temps.

Si en France, la massification scolaire a modifié l’accès aux différents niveaux d’enseignement et induit une nette élévation du taux de scolarisation, force est de constater que l’exclusion sociale est malheureusement encore bien à l’œuvre à l’école. Ces dix dernières années, les enquêtes successives du programme PISA ont souligné une corrélation entre statut social et réussite scolaire qui ne cesse de se renforcer en France. PISA classe la France 23 sur 24 sur le terrain des inégalités sociale. Cela tend à une impression profonde de désillusion et d’impasse.

L’école comme institution devrait assurer le principe de non -prédestination social, mais malheureusement c’est n’est pas le cas,  comme l’ont démenti et expliqué Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron à la fin des années 60 dans leurs ouvrages Les héritiers et la Reproduction . La théorie de la reproduction sociale déconstruit l’idéal méritocratique..

De plus avec la mondialisation et les crises économiques, l’explosion du taux de chômage en France fait qu’il est nécessaire de se former de plus en plus tout au long de sa vie . Or, apprendre tout au long de sa vie, est-ce si simple ? Faire des études, est-ce s’épanouir, et un moyen de développer toutes ses potentialités pour mieux définir ses priorités et ses choix ? Ou est-ce se formater en fonction du marché de l’emploi ?



La question de l’apprentissage ici et ailleurs, pour les jeunes et les plus âgés est au cœur de cette exposition.

Il s’agit de proposer un dispositif d’apprentissage autre qui se trouverait sur un espace « commun », qu’est l’espace public, sorte d’agora où les savoirs seraient partagés avec bienveillance. L’idée est de vivre cette expérience collective au sein du Maif Social Club. Quelle pourrait être cette autre école de la vi(ll)e , cette « classe » sur cette place ? quelles sont les valeurs qu’elle cherche à véhiculer ?



Cet espace se veut SchŏlA*IRE, car c’est chercher d’une part à exprimer, par le terme du latin Schŏla (loisir studieux, ) , lui-même issu du grec ancien σχολή skholế    (loisir consacré à l’étude, leçon) que l’école est un lieu de loisir aussi bien qu’un lieu d’apprentissage. D’autre part, l’établissement scolaire, édifice fermé sur lui-même coupé des flux humains, est souvent comparé à une prison.  Ici, cette « Aire », rappelle le plein air, l’aire de jeux, un lieu ouvert. Nous avons choisi de symboliser cela par une place imaginaire, un espace public conçu par Le Studio Stéphanie Marin où peut se croiser « tous » , un espace transgenérationnel où l’exclusion liés aux âges, aux sexes, aux origines n’existe pas…



Cette exposition se veut immersive, une expérience corporelle et sensorielle où les savoirs passent autant par la main que l’esprit. Vous y découvrirez des créateurs tel que  Celeste Boursier-Mougenot, Francis Alÿs, Filipe Vias-Boas et Victor Bois ainsi que 13 créateurs multimédias sélectionnés par la sourie grise



Une place pour partager, échanger, jouer, rigoler, chanter, s’indigner, philosopher, s’émanciper. Nous souhaiterions juste que les visiteurs suite à cette expérience chuchotent tout simplement « vraiment, trop classe cette place ! ».



Fiona Meadows, commissaire


Exposition produite par le Maif Social Cluben partenariat avec la Cité de l’architecture & du Patrimoine

Vidéo :
TropClasse 

Article : 

Plus de détail :

UNE PLACE POUR FAIRE
Le Mobilab, Victor Bois / prix mini mousse 7 Le Mobilab est une  micro-architecture roulante qui cherche l’inclusion numérique, un  Falab mobile qui a été conçu lors du concours Mini Maousse en 2019. Le temps de l’exposition, celui ci sera activé et fonctionnel et permettra aux visiteurs de fabriquer, réparer, créer  sur place, d’expérimenter les possibilités des fab labs ainsi que de découvrir la culture de l’open source et du « do it yourself ». Cet objet souligne l’importance d’apprendre en faisant avec ses mains, une notion souvent déconsidérée dans l’éducation  où l’on valorise plus l’apprentissage intellectuel. -------------------------------------------------------------------
UNE PLACE POUR NAVIGUER
13 applications sélectionnées par la Souris grise Oh ! / Zoo pour enfants / Spot / Under Leaves / Monument Valley / Thinkrolls / Inventions de / Pettson / Le petit trait  / Cache-cache ville / Florence / Incredibox  / Eloh / Loopimal   Sur « Les marches »  sont mise à dispositions 13 tablettes numériques qui veulent démontrer que la sérénité numérique est possible. Grâce à la carte blanche donnée à l’association la Souris Grise, experte du numérique en famille, on peut y découvrir les univers des 13 créateurs multimédias autour de plusieurs critères : créative,  ludique , musicale. Le contenu numérique est non seulement qualitatif , critique mais beaux, intelligents, poétiques , sensibles et drôles.  Nous sommes à la fois loin du livre et loin de l’écran froid et statique. -------------------------------------------------------------------
UNE PLACE POUR MATIERE GRISES  (est-ce qu’elle n’est pas redondante avec la précédente? ) Les marches, Studio Stéphanie Marin - Celeste Boursier-Mougenot Posées sur  cette place imaginaire , nous y trouvons Les marches. Une sorte d’ agora antique composée de modules qui ressemblent à s’y méprendre à des blocs de béton. Cette installation mole, moelleuse et douce donne une impression  tout à l’inverse d’une place bétonnée, grise et froide.  Elle devient le paysage idéal où les visiteurs peuvent se retrouver confortablement, penser, bavarder, rêver, apprendre, observer, naviguer … -------------------------------------------------------------------
UNE PLACE POUR JOUER
Titre de l’oeuvre, Bonnefritte La place propose de jouer sur un de ces murs avec une fresque dessinée et conçue par Bonnefritte et qui part du  thème de l’école buissonnière. L’importance d’ apprendre en dehors de l’enceinte de l’école, hors cadre et de manière participative. Esquisser, ébaucher, gribouiller, dépeindre en bref s’exprimer par la main le dessin . (au sol ? -------------------------------------------------------------------

UNE PLACE POUR PARLER
Sign System, Studio Stephanie Marin Au sol de cette place, là où se trouve la signalétique de l espace public, un jeu avec le langage est mis à disposition des visiteurs, celui des lettres de Sign System, sorte de typographie en volumes composée de 7 signes autonomes de l’alphabet, sans règles préconçues, c’est à l’imaginaire des joueur d’intervenir et de créer son abécédaires, ses mots, ses phrases, ses motifs. Produire une conversation. -------------------------------------------------------------------
UNE PLACE POUR LES REVES
Nap Bar et Kairos, Studio Stéphanie Marin Si cette place propose beaucoup d’activités, un kiosque Le Nap Bar invite à la sieste, le lâcher prise, ou simplement le rêve. Ce micro espace est rythmé par Kairos, un système  lumière qui s’allume et s’éteint par phase de cinq secondes. Quand le visiteur synchronise son rythme de respirations sur ces évolutions pendant cinq minutes, il  entre en cohérence avec son rythme cardiaque. Cette experience de récupération aux bienfaits thérapeutiques permet de combattre le stress et d'améliorer les capacités de concentration. Cette sérénité retrouvée serait  bénéfique aux relations sociales que se soit dans nos espaces publics ou à l’école dans un monde sur actif et sur stimulant. -------------------------------------------------------------------
UNE PLACE POUR S’INSURGER
The Punishment, Filipe Vias-Boas Oeuvre produite avec le soutien de l'UFR Sciences et Technologies de l'Université Evry et de la Biennale Siana Dans un coin de la place, se trouve l’installation The punishment . Si la technologie est présente dans la place, cette installation la questionne. Qui n’a pas écrit des lignes comme punition à l’école ? Ici, un robot exécute une punition préventive pour sa possible désobéissance future. Ne pas faire de mal à l’humain, c’est aussi la première loi d’asimov de robotique et d’intelligence artificielle. L’automatisation qui surgit de plus en plus dans nos vies quotidiennes aura-t-elle aussi besoin d’aller à l’école? Ce type de punition aura t-elle autant d’inéficacité sur un robot -------------------------------------------------------------------
Une place avec fenêtre « sur cours »   Quatrième, Peaux de l’ours , La dispute Valérie Mréjen et Mohamed El Khatib, Sur la place, sous un préau, les vidéos et la camera de Valérie Mréjen et Mohamed El Khatib offrent une fenêtre d une traversée universelle de enfance. Les créateurs invitent les enfants dans un rapport anthropologique de leur point de vue du monde par leur parole brute face à la caméra et donnent leurs propres point de vue du monde d aujourd’hui Dans la video Quatrième des adolescents répondent à une série de questions sur eux : leurs peurs, leurs envies, leur avenir., Pour Peaux de l ours Interrogés sur le thème du langage et de son apprentissage, des enfants répondent à propos du sens de certains mots et expressions. Et dans La dispute des questions autour de la rupture amoureuse du point de vu de enfant .





Itinérance du Mobilab pendant le confinement

Pendant le confinement l'exposition  "Trop classe ! "se ballade : le mobilab est activé et  les applications de la Source Grise sont consultables dans les lieux suivants, et aux dates suivantes , merci au maif social Club ! son équipe et aux associations .


Du 2.11 au 15.11
Collège de l’Europe – Rue du Tir – Chelles Travail avec les classes de la 6èmeà la 3èmede la SEGPA de Chelles Du 16 au 29.11


LES CINQ TOITS – AURORE
51, boulevard Exelmans 75016 Paris Centre d’hébergement accueillant 350 personnes – demandeurs d’asile (dont 60 enfants et 10 adolescents)


Du 30.11 au 13.12
LA BOULANGERIE  CHU FORTIFICATIONS – ADOMA 21, route des Fortifications 75012 Paris Centre d’hébergement de 175 personnes – demandeurs d’asile

Vidéo :
#mobilab hors les murs