Direction Artistique - Curatrice - Architecte 

Quand la ville se prend aux jeux 

Cité de l'architecture et Nantes - 2024 

©Gaston Bargeret  

La Charte olympique résume dans son préambule « L’Olympisme se veut créateur d’un style de vie fondé sur la joie dans l’effort, la valeur éducative du bon exemple, la responsabilité sociale et le respect des principes éthiques fondamentaux universels ». Pierre Coubertin fonde en 1894 le Comité International Olympique (CIO) avec la conviction que le sport peut perfectionner le corps et l’esprit de tout individu : « l’olympisme [...] préconise une éducation sportive généralisée, accessible à tous ». Les Jeux Olympiques sont d'ailleurs strictement réservés aux amateurs jusqu’à la fin du XXe. C’est en préservant cet esprit que cette grande rencontre sportive a progressivement élargi son cercle d’inclusion : participation des femmes, création des jeux paralympiques et enfin création des J.O de la Jeunesse. Créer une mini fan zone nomade.
 

En 2024, les Jeux Olympiques se passeront en France. Le grand Paris accueillera une grande partie des évènements sportifs des Jeux Olympiques.

100 ans après la dernière édition tenue en France, les enjeux ont profondément changé. On peut noter deux tendances : la première, il s’agit aujourd'hui de faire du volet écologique un atout de taille, le projet est centré sur l’utilisation à 95% de sites et équipements existants et la Seine sera un élément central du dispositif qui accueillera la cérémonie d’ouverture, ainsi que de nombreux évènements flottants. La seconde, le projet 2024 compte mettre l'accent sur l'inclusion des habitants du Grand Paris afin que l'évènement puisse profiter aux premiers concernés par les changements qu'il produira. Une importante réflexion sera donc portée sur les problématiques d'accès, de sécurité et de cohésion sociale. En plaçant les valeurs de partage, d’engagement citoyen, et d’égalité en tête de proue, Paris 2024 doit permettre à tous de participer aux jeux.

Le design actif, une nouvelle approche urbaine et architectural qui identifie des stratégies spaciales pour favoriser un mode de vie physiquement actif permet d’avoir une pratique sportive libre, gratuite dans l’espace public afin de lutter contre l’obésité ou les maladies cardiovasculaires liés à notre trop grande sédentarité. Cet objectif vitale est lancée par le programme de l’agence nationale de la cohésion sociale et le Comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 pour créer de nouveaux espaces urbains pour le sport en plein air dans plus de 200 villes moyennes en France. Cette nouvelle dynamique urbaine doit être au cœur de la réflexion sur les moyens de / pour donner envie au plus grand nombre de pratiquer le sport. Ce moment festif que sont les JO semble être un bon déclencheur.

Pour vivre les Jeux, il faut pouvoir les voir. Aller au stade, pour les chanceux qui peuvent acheter des places, aller dans les grandes rencontres collectives que sont les Fans Zones, ou à plus à petites échelles se retrouver aux cafés. Pour la majorité de personnes c'est tout simplement "chez soi" et cela ne favorise pas la rencontre et l'échange, de vivre ensemble cette grande fête du sport. Cette grande fête du sport doit donner à tous, l’envie de faire du sport.

Mini Maousse 9 avec son intitulé « 2024, les jeux en ville : concevoir une mini-fan-zone nomade » contribue à la réflexion. Comment créer des lieux conviviaux et familiaux dans les zones les plus éloignées des JO, dans les quartiers sensibles ? Comment faire que la jeunesse des "cités" soit inclue dans cette grande fête mondiale du sport dans les territoires ? Comment encourager à l’activité physique par la pratique d’un sport ?

Le concours lance le défi d’imaginer des microarchitectures de proximité, sorte de mini fan zone nomade à destination des cités sensibles du 93 et en particulier l’agglomération de Plaine Commune pour la participation inclusive de leurs habitants aux Jeux Olympiques. L’enjeu est de créer des lieux conviviaux et familiaux autour d’un module multifonction et responsable dans les zones urbaines délaissées. Face aux grandes installations du programme Paris 2024, Mini Maousse propose de réfléchir sur le petit, le proche et l'accessible afin de faire profiter à tous des bienfaits du sport dans les zones les plus enclavées et éloignées de tout. Il sera en quelque sorte un Nudge (coup de pouce), un des outils du design actif dont l’objectif est d’encourager l’activité physique et la pratique sportive.

Cette micro architecture de proximité doit reposer sur le principe de mobilité et d’écologie. La structure doit être transportable de quartier en quartier facilement. Une fois posée elle doit pouvoir se déployer dans l’espace public pour créer un univers sportif, festif, inclusif et culturel : un cosmos de ré enchantement et de jeu pour les habitants du quartier. Les pratiques du sport de plein air doivent influencer son ancrage local. Pour arriver au point de destination cet objet nomade doit être scénographié pour attirer l’attention du voisinage, comme pourrait le faire les Arts de la rue ou l’arrivée de la caravane du tour de France de vélo. Qu’ils soient en déplacement, déployé ou fermé, cet objet doit être une sorte d’icône urbaine du design actif et du design social. Son architecture aura pour but de véhiculer de fortes valeurs humaines. Les associations locales, comme Dessine-moi 2024 seront au cœur du dispositif pour engager un échange sincère avec les habitants autour du sport, de la culture et de la santé.

Le sport est surement un des enjeux majeurs du 21e siècle dans les villes populaires pour des questions de bien être comme la santé et lutter contre le fléau qu’est l’obésité. Le temps des JO doit être le moment de découvrir de nombreux sports, l’envie d’en pratiquer et comprendre le bien qu’il fait au niveau de la santé physique et mental. La ville est le support de nombreux nouveaux sports et l’espace public doit devenir le plus beau terrain à ciel ouvert. Cette micro architecture, comme pour le village des sportifs de Dominique Perrault co président du jury cette année, devra être réversible après les JO et servir d’objet nomade utile pour les collectivités et associations pour d’autres usages culturels, sportifs et/ou militants futurs.

Fiona Meadows

©Gaston Bargeret


Cahier des charges par Marina Ricci : https://www.citedelarchitecture.fr/sites/default/files/documents/2022-10/mm9_cahier_des_charges_ricci.pdf
Reglement du concours https://www.citedelarchitecture.fr/sites/default/files/documents/2022-03/Reglement%20Mini%20Maousse9_0.pdf
Site web https://www.citedelarchitecture.fr/fr/minimaousse/article/mini-maousse-9-2024-les-jeux-en-ville



COLLOQUE : Trois, deux, un, partez ! Quand la ville se fait jeux
MINI MAOUSSE 9 - Vendredi 14 octobre 2022
Le colloque se donne pour objectif de présenter les nouvelles pratiques sportives libres et de plein air, ainsi que le design actif, approche urbaine et architecturale qui identifie des stratégies spatiales pour favoriser un mode de vie physiquement actif.

 



OUVERTURE par Catherine CHEVILLOT, présidente de la Cité de l’architecture et du patrimoine, et Shems ELKHALFAOUI, adjoint au maire de Saint-Denis en charge notamment des sports et des jeux olympiques et paralympiquesInventaire des sports encore introuvables (jusqu’ici) par Céline TCHERKASSKY, Illustratrice et architecte de quartier, co-fondatrice de l'association ICI! et de la coopérative d'architecture LAO

STREET OUTDOOR, nouvelles pratiques
Quelles sont les nouvelles pratiques sportives ? Où sont-elles pratiquées ? Par qui ? Que viennent-elles apporter de plus à ce qui existait déjà ? Comment sont-elles apparues ? Pourquoi ? Comment la ville devient support de ces sports ?  Quels sont ses spots urbains mythiques ?   
  • Quand le sport stimule la ville, Thomas RIFFAUD, Sociologue, université de Montpellier
  • Spot mythiques urbains, Jonathan POLITUR, créateur producteur de Riding zone et Riding Zone Magazine

DESIGN ACTIF ET ESPACE PUBLIC, nouvelles approches
Comment aujourd’hui faire du sport dans l’espace urbain ? Comment dynamiser la ville par la pratique du sport ? De quelle manière le sport en extérieur est-il un outil d’urbanisme ? Comment la concevoir pour ?  Entre pratique libre, organisée, encadrée, coachée... comment encourager les pratiques du sport dans les espaces publics ?  
  • Le design actif, outil de la ville récréative, Nicolas LOVERA,  CEO PLaygones - Consultant
  • Le Skatepark en Ville : fabrique de paysage urbain unique, Gregory MAZUREAU, Atelier 360, Ingénieur Paysagiste concepteur

SPORT ET ART, regards décalés
Comment l’art peut-il venir définir, ou redéfinir, notre rapport au sport ? Comment mettre en lumière des objets du quotidien ? Comment mettre en lumière des pratiques sportives ordinaires et souvent personnelles ? Le sport est-il à réinventer ? Le sport est-il un art ?  
  • Ce que l’art dit du sport, ce que le sport dit de l’art. Histoire d’une recherche, Jean-Marc HUITOREL, Critique d’art et commissaire d’expositions
  • La beauté et le geste, Laurent PERBOS, artiste-plasticien


CONCOURS Mini Maousse et Saint -Denis
  • Design actif dans les territoires, Romain LACHENS, Directeur de l’Engagement de Paris 2024, en charge notamment des sujets Terre de Jeux 2024 et Design Actif
  • La boucle Sportive en héritage des JOP 2024, Julien PRINGUET, agence Dominique Perrault, responsable R&D
  • Comment faire vivre un territoire par le sport, Mounir MEHLOUL, président de l'association, Dessine moi 2024 et Shems EL KHALFAOUI, adjoint au Maire de Saint-Denis en charge notamment des sports et des jeux olympiques et paralympiques
  • Questions autour du concours Minimaousse 9, Fiona MEADOWS, commissaire du concours, responsable de programmes Cité de l’architecture et du patrimoine


LES LAURÉATS

  • La Navette 



  • Box out 


  • Le marcher du sport


  • Bike away





Le catalogue : 
Quand la ville se prend aux Jeux. Concevoir des microarchitectures sportives dans l'espace urbain  
 


17 x 24 cm / 256 pages / novembre 2023 
Edité par : Alternatives, Gallimard 
ISBN9782073041609
 

Le sport est sûrement l’un des enjeux majeurs du XXIᵉ siècle pour des questions évidentes de bien-être et de santé publique. Le temps des JO doit permettre de découvrir de nombreuses disciplines, de donner l’envie de les pratiquer, de comprendre leurs bienfaits au niveau de la santé physique et mentale, et d’inculquer à travers elles des valeurs civiques.
Mais pour vivre les Jeux, il faut pouvoir les voir. Or, la plupart d’entre nous vont devoir se contenter de les suivre devant leur écran, ce qui ne favorise ni la rencontre ni l’échange.
Mini Maousse 9, avec son intitulé « 2024, les jeux en ville : concevoir une mini-fan-zone nomade », lance le défi d’imaginer des microarchitectures urbaines de proximité, lieux conviviaux et familiaux autour d’un module multifonction qui proposera des activités physiques, des équipements pour les exercer et des espaces pour se détendre. Face aux grandes installations du programme Paris 2024, Mini Maousse propose de réfléchir sur le petit, le proche et l’accessible. Il sera en quelque sorte un coup de pouce au design actif dont l’objectif est d’aménager l’espace public afi n de rapprocher de l’activité physique et sportive celles et ceux qui en sont le plus éloignés.