Direction Artistique - Curatrice - Architecte 

LA VILLE AU PRISME DU GENRE 


Cycle proposé par Antonella Tufano & Fiona Meadows


© Clara Jung

Si la question du genre émerge dans le débat théorique, dans les faits, les expériences qui attestent d’un passage à l’acte en matière de conception et gestion de l’espace (public ou celui privé) pour consolider ce droit à la ville des tous, de tous les genres, nous semblent peu abordées de manière “explicite”.
Il ne s’agit pas de questionner la forme particulière qu’un espace genré pourrait avoir, mais plutôt de faire sortir du “tacite” la voix des genres pour exprimer leurs visions d’une spatialité inclusive.

Plusieurs thèmes visibilisent ces questions : l’espace public, pensé et réalisé par les hommes pour les hommes ; la métropolisation entendue comme un fait quantitatif qui oublie son rôle politique d’accueil ; la question du logement qui devient le catalyseur de plusieurs problématiques (de son adaptation aux situations familiales mouvantes à celle de l’urgence) ; les espaces de travail, un impensé absolu du genre, à la faveur d’une approche purement fonctionnaliste ; et, pour finir, l’acceptation d’un droit à l’émancipation (notamment par l’économie) qui accompagne la construction du soi.

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À la table du genre
22 mars 2023 


Après une première année où nous avons mis en exergue les questions de « genre » au regard de l’urbain, de l’urbanité, de l’habitat, nous proposons de réaliser pour cette nouvelle session une observation plus précise des « situations qui fabriquent les genres ».. Les situations qui fabriquent les genres. Par « situations », nous entendons les lieux spécifiques et les objets qui, par leur fréquentation ou leur manipulation quotidiennes, contribuent à formater les comportements. Nous observerons comment leur projet, mené dans un esprit genré, pourrait décoloniser le regard que nous portons sur nos corps et sur nos comportements. Il s’agira donc de questionner plus précisément l’architecture, dans ses espaces intérieurs ou extérieurs, les espaces intimes ou ceux du brassage, ou encore les objets, les signes, les outils qui, associés aux espaces, induisent des comportements genrés. Nous examinerons ainsi trois situations. La préparation et la consommation de la nourriture – de l’espace de la cuisine à celui de la table – font depuis longtemps partie du champ des études anthropologiques. Le rituel mis en œuvre dans ces actes joue un rôle symbolique, mais il fonctionne aussi comme un formidable transmetteur de comportements codés et contraignants, par leur valeur symbolique. En retournant le prisme d’observation, nous questionnerons certaines situations comme la fabrique de la séparation : du partage domestique des rôles et de « l’assignation à la cuisine » jusqu’à la table comme lieu de convivialité, certes, mais aussi comme expression moins consensuelle des pratiques ethniques, religieuses, de classe, et, in fine, du genre.

Intervenants :
Nathalie Bruyère, Ultra-Ordinaire, designer et Professeure de Design à l'ISDAT
Catherine Clarisse, architecte et maîtresse de conférences à l'ENSA Paris-Malaquais
Barbara Formis, philosophe, Maitresse de Conférences HDR à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, co-directrice du Laboratoire du Geste
Organisée par Antonella Tufano et Fiona Meadows, avec la participation de l’association Ville Architecture Paysage et l'association Charlott.es & Co design





La cour d’école : un espace partagé ou de distinction ?
16 mars 2023


Après une première année où nous avons mis en exergue les questions de « genre » au regard de l’urbain, de l’urbanité, de l’habitat, nous proposons de réaliser pour cette nouvelle session une observation plus précise des « situations qui fabriquent les genres ». Par « situations », nous entendons les lieux spécifiques et les objets qui, par leur fréquentation ou leur manipulation quotidiennes, contribuent à formater les comportements. Nous observerons comment leur projet, mené dans un esprit genré, pourrait décoloniser le regard que nous portons sur nos corps et sur nos comportements. Il s’agira donc de questionner plus précisément l’architecture, dans ses espaces intérieurs ou extérieurs, les espaces intimes ou ceux du brassage, ou encore les objets, les signes, les outils qui, associés aux espaces, induisent des comportements genrés. Nous examinerons ainsi trois situations. La question du genre relève d'une construction où les espaces de l'enfance jouent un rôle central. C'est entre la crèche et l'école que les premières différences se fabriquent, que les comportements commencent à être standardisés et que les adultes assument de facto le parti pris d'une binarisation. Or, depuis quelques années, les acteurs de l’enfance sont interpellés et sollicités pour devenir des incubateurs de changements pédagogiques requestionnant le genre. Cette première séance examinera comment les espaces, notamment ceux du partage (comme la cour ou les aires de jeu), dessinent une première ligne de démarcation entre « les filles et les garçons ».

Intervenants :
Céline Tcherkassky, architecte, Collectif ICI
Thomas Watanabe-Vermorel, directeur d'école maternelle
Vincent Romagny, commissaire d’exposition, professeur à l'Ensba de Lyon
Organisée par Antonella Tufano et Fiona Meadows, avec la participation de l’association Ville Architecture Paysage et l'association Charlott.es & Co design




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Lespace urbain du care”
Mardi 1er février 2022 à 19h
Hall d'about / Plateforme de la création architecturale





Si la question du genre émerge dans le débat théorique, dans les faits, les expériences qui attestent d’un passage à l’acte en matière de conception et gestion de l’espace (public ou celui privé) pour consolider ce droit à la ville des tous, de tous les genres, nous semblent peu abordées de manière « explicite ». Il ne s’agit pas de questionner la forme particulière qu’un espace genré pourrait avoir, mais plutôt de faire sortir du « tacite » la voix des genres pour exprimer leurs visions d’une spatialité inclusive.
Plusieurs thèmes visibilisent ces questions : l’espace public, pensé et réalisé par les hommes pour les hommes ; la métropolisation entendue comme un fait quantitatif qui oublie son rôle politique d’accueil ; la question du logement qui devient le catalyseur de plusieurs problématiques (de son adaptation aux situations familiales mouvantes à celle de l’urgence) ; les espaces de travail, un impensé absolu du genre, à la faveur d’une approche purement fonctionnaliste ; et, pour finir, l’acceptation d’un droit à l’émancipation (notamment par l’économie) qui accompagne la construction du soi.







Genre et habiter : expérimentations pour un changement des pratiques
Mardi 8 mars 2022 à 19h
Hall d'about / Plateforme de la création architecturale



Acte 2 - Genre et habiter : expérimentations pour un changement des pratiques

Habiter est le propre de l’humain et - bien sûr - l’habiter n’est pas genré. Mais les « situations d’habitation » sont à chaque fois particulières : l’espace n’est plus une entité neutre, mais offre une multitude de nuances dont le projet permet l’exploration et les pratiques de la diversité.
C’est par la multitude des parcours de vie qu’il faut aborder le projet d’un espace de vie qui s’ouvre et s’adapte. En retour, cette démarche requestionne le rôle du concepteur/de la conceptrice et parfois rebat les cartes du projet de logement.

Pour explorer cette possibilité nous discuterons avec :
• Chris Younès, philosophe, professeure à l’ESA
• Sabri Bendimerad, architecte, enseignant ENSA Paris Malaquais, Paris.U
• Nola Kerstenne et Vincent Leroy, collectif Communa, Bruxelles
Débat animé par Fiona Meadows, Cité de l’architecture et du patrimoine, Antonella








Chez soi : après lurgence
Mardi 5 avril 2022 à 19h
Hall d'about / Plateforme de la création architecturale



Acte 3 : Chez soi : après lurgence

La question de l’hospitalité se pose d’emblée face à l’urgence. Mais, devant ces situations a-t-on le temps de poser la question du genre ? L’urgence effacerait-elle les besoins de l’intimité qui sont différents pour chaque identité de genre ? Et, à la sortie de l’urgence, comment retrouver un chez soi ?

Cette dernière séance de l’année sera celle des questions ouvertes ; comment avoir une approche et une écoute "singulière" dans le contexte très contraint de la "gestion de l'urgence"?

Interviendront pour esquisser des réponses :
• Clara Jung, designer social, Atelier Approche.s

Doina Petrescu, architecte, professeure University of Sheffield, AAA (Atelier d'Architecture Autogérée)

Marie Leroy, chargée de mission Droits des femmes, Ville de Saint-Denis

Catherine Hluszko, cheffe de mission partenariats et innovation, Union social pour l’habitat
Débat animé par Fiona Meadows, Cité de l’architecture et du patrimoine, Antonella Tufano, Paris 1, Ecole des Arts de la Sorbonne, avec la participation de l’association Ville Architecture Paysage.






Une économie alliée de l’écoféminisme : les genres de l’oikos
2022 à 19h
Hall d'about / Plateforme de la création architecturale
Acte 4 - Une économie alliée de l’écoféminisme : les genres de l’oikos
Dans les précédents rendez-vous, nous avons insisté sur la nécessité d’acquérir une forme d’autonomie pour sortir des visions marginales des femmes ou, plus généralement, de tous les individus qui ne rentrent pas dans une norme imposée par le regard social. Nous nous intéresserons à la question du travail des femmes, en introduisant une pensée complexe du travail comme élément du Capitalocène, de ses conditions spatiales, des possibilités offertes pour (re)démarrer avec de nouveaux récits, mais aussi des nouveaux savoirs impulsés par une pensée qui unit économie et écoféminisme.
Pour ce faire, nous donnons la parole à :

  • Marco dell’Omodarme Invernizzi, maître de conférences Paris 1-Panthéon Sorbonne, Master GAC, chercheur associé Origens, éditeur de la revue Poli
  • Anne-Lise Rias, consultante, docteure en design, porteuse du projet "Le futur du travail des femmes"
  • Rebecca Amsellem, docteure en économie, fondatrice de la newsletter Les Glorieuses et de la société de production de newsletters Gloria Media 
  • Organisation : Fiona Meadows et Antonella Tufano ; avec la participation du Master "Etudes sur le genre" de Paris 1-Panthéon Sorbonne et le soutien de l’association Vap (Ville architecture paysage)







La ville au prisme du genreUne sélection de documents consultables à la Bibliothèque d’architecture contemporaine